Michel BRAEKMAN — Conservation-Restauration d'objets d'art

MB

Michel BRAEKMAN

Conservateur-restaurateur

Armes anciennes et objets mécaniques

Profil

Il y a plus de 30 ans, j'ai posé mes bagages dans ce charmant village des Brenets

Une remise en question

Né à Bruxelles en Belgique, j’y ai commencé des études de théologie. Diplômé de l’Université des sciences humaines de Strasbourg, j’ai exercé pendant 20 ans le métier d’aumônier militaire à l’armée belge et de pasteur en Alsace, en Belgique et en Suisse.

Même si le contact social est un travail passionnant, je me suis rendu compte que le travail manuel et la dimension artistique manquait cruellement à mon équilibre.

Après une profonde remise en question, j’ai repris les études. J’ai entrepris la formation de conservateur-restaurateur HES en objets scientifiques, techniques et horlogers à la Haute Ecole d’Arts Appliqués de La Chaux-de-Fonds.

Avec mon mentor, Jean-Jacques Buigné, juriste, passionné d’armes, fondateur de la revue « La Gazette des armes  » et du magasin « Le Hussard » à la Tour du Pin (France), président de l' »Union française des amateurs d’armes (UFA) et délégué à la « Fondation pour les Sociétés Européennes de Collectionneurs d’Armes » (FESAC), j’ai réalisé mon mémoire de fin d’études sur les règlementations européennes concernant les armes à feu. La deuxième partie de mon travail traite des conséquences éthiques de la neutralisation. 

Au terme de cinq ans, le diplôme en poche, je me suis installé en 2008 comme indépendant avec un atelier privé. Je me suis alors spécialisé dans la conservation-restauration des armes anciennes, tant les armes à feu que les armes blanches. Depuis, je travaille tant pour les musées que pour les particuliers.

Au cours de mes études, j’ai suivi et validé le cours organisé par le Service de l’environnement et de l’énergie du canton de Vaud portant sur la nomenclature, la protection et l’élimination des substances, produits chimiques et toxiques.

Afin de pouvoir aussi travailler sur les armes modernes, j’ai acquis en 2010 la patente d’armurier.

Le coutelier

Ensuite, j’ai entrepris à partir de 2011, de réaliser des couteaux. Après avoir assemblé des kits du commerce, je me suis lancé dans la création complète de couteaux pliants.

Je maîtrise maintenant toutes les étapes de la fabrication par la technique du « stock removal », en passant bien sûr par les traitements thermiques qui confèrent à la lame la dureté souhaitée et aux ressorts, la souplesse nécessaire. Mes clients peuvent ainsi choisir entre des lames en acier carbone ou inoxydable, damas ou non.

Soit je laisse parler mon talent artistique, soit je réalise les envies de mes clients. Quoi qu’il en soit, je maîtrise maintenant le travail des métaux, du bois et du cuir.

Voir mon autre site Internet : MBcouteaux.

Depuis 2014, je dirige également un bureau technique. Une entreprise américaine spécialisée dans le biomédical me donne régulièrement du travail.

Également depuis 2014, j’enseigne la conservation-restauration des armes à feu et des armes blanches à la Haute Ecole d’Arts de Neuchâtel.

Enfin, pendant sept ans, je me suis occupé professionnellement d’un ami tétraplégique en lui prodiguant divers soins réguliers.

Une histoire de famille

Comme beaucoup d’autres patronymes, le nom « braekman » trouve son origine dans les noms de métier.

D’après le « Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles » de Jean Germain, Bruxelles, Racine, 2007, le nom « Braekman, tout comme Braakman, Brackman ou Braeckman, est dérivé du moyen néerlandais « braken » qui signifie « broyer (le lin) » et, par extension désigne un surnom de métier : ouvrier qui, dans une filature, broie le lin.

Aux Pays-Bas, tout près de la frontière belge, un bras de l’Escaut et un hameau portent le nom de « Braakman ». Cela constitue la seconde étymologie possible.

Une autre étymologie voit dans la racine « Braek », l’analogie avec la race du chien de chasse, le « braque ». Cette étymologie s’accorderait bien avec la reproduction de cet ancien blason.

J’ai retrouvé la trace de mes ancêtres dans un petit village de Flandre Orientale qui existe toujours : Oordegem entre Gand et Alost. Là, Jean Bracman, s’est marié avec Anne Van de Bossche vers 1660. De leur union sont nés, de père en fils, Laureys, Pierre, Marinus, Jacques, Casimir, Jean, Benoît et Léo, mon grand-père.

Finalement, Jean,  cocher-cabaretier, fils de Casimir, est né en 1815 à Oordegem. Il s’est marié et s’est installé à Bruxelles en 1850.

Du côté maternel, ma famille vient de l’est de la Belgique, de Clermont sur Berwinne sur le plateau de Herve. Un de mes cousins, féru de généalogie, est remonté dans les méandres de l’histoire pour découvrir une branche qui remonte à Constance Capet Fille de Robert Capet, sacré Roi de France le 6 janvier 988 à Orléans. Il s’avère que Robert Capet possède au moins deux branches qui remontent en ligne directe à Charlemagne…

Mais cela est de l’histoire bien ancienne !!!

Presse

Voici quelques coupures de presse et divers interviews.

Traduction

Un pasteur devenu restaurateur d’armes anciennes

Le pasteur Michel Braekman a raccroché sa robe. Aujourd’hui, il restaure avec passion armes et munitions anciennes.

Dans un moteur de recherche pour citations bibliques, le mot-clé des « armes » donne dix occurrences. Figure en tête de cette liste : « Tu ne tueras pas ». Dans l’Evangile de Matthieu, lors de son arrestation, Jésus dit à l’homme qui tire son épée : « Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. » Dans l’atelier que M. Braekman a arrangé dans la granged’une ferme du Jura Neuchâtelois, on ne trouve aucune épée romaine. Mais sur une table se trouvent des sabres d’officiers suisses du 19ème siècle. « Je ne suis pas un guerrier », précise-t-il immédiatement. En effet, plusieurs journalistes venus le visiter sont intéressés par une seule question : Comment un pasteur de 48 ans peut-il devenir un passionné d’armes ?

Fascination de l’arquebuserie ancienne

« Les armes anciennes me fascinent par l’ingéniosité de leur mécanisme et la qualité de leur fabrication et de leur finition artistique. Qu’elles aient été inventées et construites pour tuer, cela ne me concerne pas » dit Michel Braekman en saisissant une crosse de pistolet finement sculptée par un armurier anglais du 18ème siècle. Avec tendresse, ses doigts caressent la monture en bois. Il m’a fallu trois heures pour découvrir l’assemblage de la platine ! J’admire le travail de ces artisans qui pourtant, n’avaient aucun outil électrique ».
Michel Braekman a grandi comme fils de pasteur à Bruxelles. Dès cette époque, le chatoiement des couleurs des uniformes militaires commença à le passionner autant que les armes anciennes. Dès l’âge de 11 ans, il se lança dans la peinture des soldats de plomb jusqu’à obtenir récemment deux médailles d’or dans des concours internationaux. En même temps, le jeune homme étudia la théologie, servi l’armée belge comme aumônier pendant 5 ans et la paroisse frontière des Brenets pendant 13 ans.
« Au village, on disait que je prêchais bien. Je travaillais aussi beaucoup avec la jeunesse », dit Michel Braekman qui formait également les animateurs de jeunesse du canton de Neuchâtel. Il y a une dizaine d’années, le pasteur traversa un grave crise personnelle et professionnelle. « L’activité manuelle me manquait » ajouta-t-il.
A 42 ans, l’homme de Dieu décida, non sans difficultés, de réorienter sa carrière professionnelle. La passion pour les mécanismes des armes était si forte que le pasteur se transforma en restaurateur.

« Je ne suis pas un marchand d’armes »

En 2009, au terme de 5 années d’études à la Haute Ecole d’Arts, il obtint le diplôme de Conservateur-Restaurateur d’objets scientifiques, techniques et horlogers. En Suisse, des armuriers restaurent aussi des anciennes armes, mais il est le premier à le faire sur des bases scientifiques. Dans son atelier, il nous découvre soudain un mécanisme d’arme à feu du 16ème siècle. C’est une platine à rouet », dit-il. Il se dirige alors vers sa bibliothèque, vaste et composée exclusivement d’ouvrages sur les armes et uniformes et nous ouvre, rapidement, un ouvrage montrant un dessin de Léonard de Vinci en disant : « C’est lui l’inventeur de ce mécanisme ».
Comme pasteur et père de trois enfants, maintenant majeurs, il jouissait d’un confortable salaire.

Aujourd’hui, il construit patiemment son entreprise comme indépendant au service des collectionneurs et des musées.
Ayant obtenu la patente de commerce d’armes, il peut, si besoin est, faire le commerce et restaurer les armes modernes. Mais l’ancien homme de Dieu réagit vite : « Je ne suis pas un marchand d’armes. Les armes anciennes sont les témoins de notre histoire. Il faut préserver ce patrimoine pour les générations futures ».
Avant de nous quitter, le passionné d’armes, pacifiste, nous cite un proverbe biblique en guise de conclusion : « Qui bavarde à la légère blesse autant qu’une épée, les paroles des sages apportent la guérison ».